Renseignement et lutte contre le terrorisme, un mémoire de Romain Foliard

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Présentation du Mémoire de Recherche de Romain Foliard (Master 2 : Etudes Stratégiques - Université Paris 13) intitulé : « Renseignement et lutte contre le terrorisme : De la fin de la Guerre Froide jusqu’à nos jours », réalisé à l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS), sous la direction de François Géré et de Stephane Folcher (Université Paris XIII / Ministère de l’Intérieur).

La fin de l’antagonisme Est-Ouest accompagnant la chute du Mur de Berlin en 1989, puis les attentats terroristes contre les Etats-Unis le 11 septembre 2001, on fait rentrer le monde dans une nouvelle ère.

L’affrontement des deux blocs où chacun des protagonistes connaissait son ennemi et savait contre qui et quoi il se battait, a laissé la place à une situation largement troublée par l’émergence de nouveaux dangers, en provenance d’acteurs toujours plus nombreux et très difficilement prévisibles.

Les nouvelles formes de rivalités économiques, les organisations criminelles transnationales, les extrémistes violents, etc., sont apparus en même temps que la mondialisation et constituent aujourd’hui des menaces majeures sur le plan international.

Mais depuis quelques années, c’est bien le terrorisme islamique qui est au cœur des préoccupations. Il représente la menace avec le plus fort pouvoir de nuisance. Les 3000 morts des attentats du 11 septembre 2001, ainsi que les centaines de victimes à déplorer de par le monde annuellement, font de ce terrorisme l’élément de déstabilisation potentiellement le plus redoutable, le plus médiatique aussi.

Cet adversaire diffus, aux contours mal définis et utilisant à bon escient toutes les possibilités offertes par la mondialisation au sens large (notamment celles issues de la révolution des technologies de l’information), évolue dans un nouvel environnement, caractérisé non plus par l’affrontement idéologique mais par l’imbrication des enjeux et la multiplication des risques.
La rupture avec la période de la Guerre Froide est donc totale.

La menace première est désormais « asymétrique » et elle impose de reconsidérer les moyens mis en œuvre pour assurer la défense et la sécurité des Etats, de les ajuster en permanence également.

Ainsi à la chute du mur de Berlin, mais plus encore depuis les attentats de New York et Washington en 2001, les Etats et organisations internationales concernés, ont entrepris de faire évoluer leurs appareils de lutte contre le terrorisme.

La capacité d’adaptation de ce terrorisme islamiste est très rapide : elle est sa plus grande force et, par conséquent, un défi perpétuel pour ceux qui le combattent.
L’anticipation s’avère primordiale et le renseignement indispensable pour prévenir les opérations terroristes et les déjouer. Il est quasiment le seul moyen efficace pour éviter que ces acteurs ne passent à l’action.

Les services de renseignements, chargés de collecter, d’analyser, puis de transmettre les informations utiles aux décideurs politiques, ont donc pris une importance considérable.

Eux aussi, ont eu à s’adapter au sortir de ces décennies de Guerre Froide qui les avaient vus se développer et se structurer conformément et autour de leur mission d’origine, à savoir une fonction de défense, tournée sur l’extérieur et à visée militaire.

Le travail réalisé se propose de répondre aux questions suivantes :

Quelle place le renseignement occupe-t-il dans le cadre de la lutte anti-terroriste ? Quel est son rôle ? Quels changements se sont produits depuis le 11 septembre 2001 et plus globalement depuis la fin du monde bipolaire à partir de 1989 ? Quelles sont les orientations souhaitables et envisageables pour le renseignement, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme transnational ?

La réflexion menée s’articule autour de trois grandes parties :

- La première aborde le renseignement d’un point de vue général - quels sont ses moyens, son organisation mais aussi ses spécificités dans la lutte antiterroriste ? - avant d’analyser le nouveau contexte, le nouvel environnement post Guerre Froide auquel il a dû faire face. Par ailleurs, il s’agit de dégager les principaux changements ayant influé sur la pratique du renseignement pendant cette période.

- La seconde se concentre sur « l’après 11 septembre 2001 », qui marque une réelle accélération dans l’adaptation des services de renseignement face à la menace du terrorisme islamique.
Comprendre les mesures mises en place par les Etats (Etats-Unis, France et pays européens) et les organisations internationales (OTAN, ONU, Union Européenne) pour faire évoluer le cycle du renseignement, voir comment se sont réagencées les coopérations internationales sont (ici) les thèmes essentiels traités.

- La troisième et dernière partie dresse un bilan et tente d’instaurer des perspectives à travers différentes interrogations. Quelles solutions peuvent être envisagées pour continuer de faire progresser la collecte, l’analyse puis la transmission du renseignement, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ? Quels problèmes éthiques soulèvent le renseignement, son contrôle institutionnel ou encore sa « privatisation » grandissante ? Quelles voies futures peuvent procurer les sources ouvertes ou l’« Intelligence-Led Policing » ?

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