Stratégie, guerre et rationalité, un article de François Géré

Le mot stratégie est utilisé communément pour désigner les calculs et les procédés qui permettent d’identifier et de mettre en œuvre les moyens qui permettront d’atteindre une fin. En ce sens toute action procède d’une stratégie. Dès lors qu’il y a calcul, il y a usage de la raison. Sous ce rapport le champ est immense. Tout est stratégique. Dans cet ouvrage, « L’Homme, la Politique et la Guerre » (éd. Nuvis, 2018), nous avons donc dû réduire en ramenant la stratégie à un calcul des actions à mener dans un milieu conflictuel où le recours à la violence armée organisée est toujours envisageable et ne peut jamais être exclu. S’agit-il seulement de stratégie militaire et de préparation à la conduite de la guerre ? Non pas. La stratégie qu’on la qualifie de totale, intégrale ou générale (grande stratégie) se développe par l’utilisation et la mise en œuvre de tous les moyens dont dispose un Etat. La stratégie militaire s’insère dans un ensemble incluant la diplomatie, l’économie, la culture, l’information. Chaque Etat, à sa manière, mène une grande stratégie visant à assurer la conservation de son être et la promotion de ses intérêts par la recherche de la prospérité. (...)


François Géré, « Stratégie, guerre et rationalité », Diploweb.com, 28 septembre 2018.