Intervention en Irak : les leçons de 2003 ont-elles été tirées ?
Il portait la voix de la France en février 2003 pour dire « Non » à la guerre en Irak. Dominique de Villepin doit se sentir bien seul aujourd’hui. L’ancien premier ministre vient de signer une tribune dans laquelle il se dit hostile à l’intervention militaire en cours contre les combattants de l’État islamique. « On frappe pour se donner bonne conscience », écrit Dominique de Villepin, « mais quel sens cela a-t-il si cela crée des vocations pour dix nouveaux fous de Dieu ? »
Participation de François Géré à « Intervention en Irak : les leçons de 2003 ont-elles été tirées ? », France Culture, Du grain à moudre, 22 septembre 2014.
Des prises de position de cette nature, vous en trouverez peu parmi les politiques. Après le large vote de la semaine dernière à l’Assemblée en faveur de la nouvelle loi contre le terrorisme, les parlementaires français s’apprêtent à approuver demain, sans voter, la participation de la France à la coalition internationale mise en place par les États-Unis.
Il est vrai que la nature de l’ennemi ne prête guère le flanc au débat : difficile de lui trouver des circonstances atténuantes. Il est vrai encore que les bombardements aériens en cours répondent à une demande du gouvernement irakien : gouvernement légitime. Cette nouvelle guerre démarre donc dans un contexte très différent de celui d’il y a 11 ans. Sauf que le terrain est le même : l’Irak. Sauf que ce qui s’est passé à l’époque n’est pas étranger au chaos actuel.