Dangereux "jeux de bascule" dans l’imbroglio yéménite : entre rébellion chiite au Nord, insurrection « sudiste » et sanctuarisation d’Al-Qaïda
Le Yémen du président Ali Abdallah Saleh qui a fêté en 2008 les trente ans de son accession à la tête d’un Etat yéménite - en tenant compte du fait qu’il fut également un ancien président (1978-1990) de l’ancienne République Arabe du Yémen (du Nord) instituée entre 1962 et 1990 -, apparaît plus que jamais dans l’œil du cyclone tant le pays se trouve travaillé en profondeur par des forces centrifuges qui mettent en cause son unité même en tant qu’Etat réunifié, si l’on peut dire, seulement depuis mai 1990.
La récurrente « question sudiste » :
Et encore cette réunification fût-elle longtemps incertaine puisque les tensions induites par ladite réunification avaient débouché sur une ultime guerre inter-yéménite (5 mai-7 juillet 1994) - en passant par la proclamation le 21 mai 1994 d’une éphémère République démocratique du Yémen - qui s’était conclue par la défaite de l’armée du Yémen du Sud au profit des « Nordistes » du président Ali Abdallah Saleh appuyés alors par l’Arabie saoudite. C’est d’ailleurs souvent le nom d’Arabie du Sud (al-janoub al-‘arabi) qui revient aujourd’hui pour affirmer une autre identité que la seule appartenance yéménite, avec pour référence historique précisément l’expérience de la République Démocratique et Populaire du Yémen (1967-1990), voire plus anciennement encore celle la période de la colonisation britannique (1839-1967) avec notamment ce qui fut la Fédération de l’Arabie du Sud laquelle rassemblait plusieurs sultanats et autres entités politiques du Sud autour d’Aden comme capitale. La contestation armée dans les six gouvernorats de la défunte République démocratique populaire du Yémen a désormais ouvertement pris une connotation « sécessionniste » alors qu’elle avait plutôt jusque-là une dimension « fédéraliste », voire « confédéraliste ».
Le problème de la rébellion « houthiste » au Nord :
Mais le président Saleh est confronté à une aggravation des tensions internes qui sont loin de se limiter à la « question du Sud ». Il doit aussi, et peut-être surtout, faire face à la résurgence dans le Nord du pays de la rébellion contre le pouvoir central de Sanaa de chiites d’obédience zaydite [1] qui se font appeler « Houthistes ». Leur nom dérive de Cheikh Hussein Badr Eddine Al-Houthi, prédicateur zélé et fondateur en 1997 d’un mouvement à proprement parler sectaire et auto-qualifié de « Jeunesses croyantes » (shabab al-mu’min). C’est lui qui avait pris la tête d’une insurrection initiée le 18 juin 2004 contre le gouvernement central de Sanaa avant d’être finalement tué le 10 septembre de la même année. Les autorités yéménites l’accusaient rien moins que de vouloir provoquer « une sédition confessionnelle, nuisible à l’unité nationale et la paix sociale », voire de vouloir rétablir l’Imamat zaïdite de Mohammed Al-Badr historiquement centré sur la région de Saada (Yémen du Nord) mais renversé [2] par un coup d’Etat militaire le 26 septembre 1962 lequel avait débouché sur la proclamation d’une République. A certains égards, cette insurrection dans les gouvernorats de Saada, d’Amran et de Jawf, pouvait apparaître comme une avatar contemporain du conflit qui fut à l’origine de la sanglante guerre civile (1962-1969) entre « Républicains » soutenus par le président égyptien Gamal Abdel Nasser et « Royalistes » de l’imam zaïdite Mohammed al-Badr (1926-1996) soutenus à l’époque par l’Arabie saoudite inquiète qu’elle était de la montée en puissance du panarabisme nassérien. La mort de Hussein Badr Eddine Al-Houthi n’a, de fait, pas mis fin à la rébellion « houthiste », laquelle a repris épisodiquement depuis fin septembre 2005 sous la direction de son frère Malek Abdel Al-Houti. La répression aidant, le nombre de rebelles « Houthistes » serait passé de quelque 400 combattants initialement, à plusieurs milliers aujourd’hui. L’armée du Président Ali Abdallah Saleh a lancé, le 11 août 2009, la dernière phase paroxystique d’une guerre, qui a déjà fait des milliers de morts depuis qu’elle a débuté il y a plus de cinq ans, en déployant quelque 20.000 hommes dans une offensive majeure afin de déloger les 15.000 « Houthistes » de leurs nids d’aigles dans les montagnes de la province de Saada à l’extrême-nord du pays. Selon le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) de l’ONU, le bilan de ce conflit s’est d’ores et déjà élevé à plus de 2.000 morts en moins d’un mois et à quelque 55.000 déplacés, mais a fait au total plus de 150.000 sans-abri depuis le début des hostilités en 2004.
Le Yémen, terrain de jeu géopolitique d’acteurs extérieurs :
La situation est d’autant plus dangereuse aujourd’hui que ces forces centrifuges spécifiquement endogènes semblent instrumentalisées depuis l’extérieur par des acteurs géopolitiques qui ont décidé - dans le cadre des rivalités ethno-confesssionnelles (à la fois arabo-perse et sunno-chiite) agitant le Moyen-Orient - de faire du Yémen un de leurs théâtres d’affrontement privilégié. Le fait est que cette rébellion n’est pas - plus - seulement une affaire intérieure pour le Yémen car, selon Sanaa, les rebelles zaïdites auraient reçu de Téhéran des aides matérielles et financières. Un commandant des forces rebelles qui s’est rendu aux autorités yéménites, un certain Abdallah Al-Mahdoun, a de fait admis lors d’une interview sur un site web yéménite [3] qu’il recevait bien des fonds et des armes de la part de l’Iran ainsi qu’une assistance militaire de la part de la Force Al-Qods (« Jérusalem ») [4], corps d’élite des Pasdarans (« Gardiens de la révolution ») : « Les Houthis ont reçu une aide illimitée en armes et en approvisionnement, sous la surveillance du Corps de Gardiens de la Révolution islamique ainsi que d’experts du Hezbollah ». Le Chiisme zaïdite dont se revendiquent les « Houthistes » et le Chiisme iranien ont pourtant peu en commun, celui-ci étant un chiisme « duodécimain » [5], celui-là un chiisme dit « imamite » ne reconnaissant qu’une lignée de cinq imams. Mais, même s’il ne s’agit pas d’un chiisme duodécimain dont relève le chiisme persan, toute minorité chiite dans le monde ne peut pas ne pas intéresser la République islamique d’Iran, épicentre du chiisme mondial, a fortiori lorsque cela offre l’opportunité à Téhéran d’instrumentaliser, au sein d’un Etat majoritairement sunnite, une minorité chiite constituant un relais militaire (au même titre que le Hezbollah libanais) susceptible de faire pression sur les confins saoudiens - ô combien sensibles -, et plus largement sur tout le sud de la Péninsule arabique.
Dans un article du quotidien saoudien Al-Watan (« La Patrie ») en date du 1er novembre 2009 qui fait état d’une appréhension croissante de Riyad concernant la stratégie iranienne au Yémen et sur la Mer Rouge. Le journal explique que Sanaa redoute l’éventualité d’un grand plan régional dans le but de faire de la Mer Rouge, et notamment des régions proches de la Côte d’Erythrée, rien moins qu’une sphère d’influence iranienne [6]. Il y a dernièrement eu de nombreux rapports relatifs au rôle de l’Erythrée dans la région, dont le but serait d’assurer le transport des armes iraniennes aux rebelles - armes qui arrivent dans des bateaux se déplaçant entre la côte d’Erythrée et le port de Maydi [Province de Hajja] au Yémen [dont l’Iran s’efforcerait de prendre le contrôle à travers des investissements pour bénéficier avoir une tête de pont sur le Mer Rouge]. Ceci à la lumière de la [récente] [7] capture de plusieurs bateaux transportant des armes aux Houthis ». Le journal cite notamment un certain Bashir Ishaq, un opposant érythréen chargé des relations étrangères pour l’Alliance démocratique d’Erythrée . Ce dernier affirme qu’il « existe un camp d’entraînement des forces de soutien aux Houthis, qui bénéficie de l’appui et du soutien de l’Iran, dans la région de Dengolo, à l’Est de la ville de Ginda [à une trentaine de kilomètres d’Asmara, capitale de l’Erythrée] [8] ». L’article d’Al-Watan rapporte que le gouvernement yéménite détient des informations selon lesquelles, effectivement, « il existe des camps d’entraînement houthis en Erythrée, lesquels comportent des unités du Corps des Gardiens de la Révolution islamique. On estime qu’ils entraînent les rebelles et les équipent avec des armes via le port d’Erythrée d’Assab. [Ces unités] facilitent les mouvements des rebelles du port d’Assab [9] vers le port de Maydi au Yémen - à une distance de quelques kilomètres seulement » [10] .
La « projection » géopolitique de l’Iran au Yémen :
Dans une interview accordée le 9 septembre 2009 à la chaîne Al-Jazeera, le président Ali Abdallah Saleh qui a ouvertement accusé l’Iran d’aider les rebelles « Houthistes » [11] : « Nous pouvons affirmer dire en toute transparence qu’ils reçoivent une assistance. Il n’y a aucun doute là-dessus. Les services de sécurité yéménites ont démantelé deux cellules clandestines dont les membres ont reconnu avoir reçu un soutien logistique et financier de certains organes iraniens pour un montant de 100.000 dollars ». Et d’ajouter : « S’il y a certains organes du pouvoir en Iran qui ont l’intention de régler des comptes, ici ou là - soyons clairs sur ce point, avec les Américains, ou avec l’Arabie saoudite, ou avec les Etats du Golfe - ces organes de pouvoir iraniens n’ont pas à verser le sang yéménite - car c’est le sang musulman - dans le seul but de solder leurs problèmes avec les Etats-Unis ou les Etats du Conseil de coopération du Golfe ».
Ce n’est donc pas un hasard si, le 26 septembre 2009, le président Saleh a reçu le soutien ostensible des Etats-Unis et de leurs alliés arabes sunnites, à savoir les membres du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Oman) ainsi que de l’Egypte et de la Jordanie, dans sa guerre contre les « Houthistes ». Ces derniers accusent, pour leur part - et c’est si l’on peut dire « de bonne guerre » -, l’Arabie saoudite d’aider militairement Sanaa [12]. Ce qui est avéré aujourd’hui et ce, pour des raisons qui dépassent largement le seul enjeu yéménite [13] : l’Arabie saoudite serait intervenue ouvertement le 3 novembre 2009, après la mort d’un garde-frontière saoudien tué par des rebelles qui s’étaient infiltrés dans la province saoudienne méridionale de Jizane et auraient bombardé massivement avec l’aviation les positions tenues par les rebelles « houthistes » avant d’intervenir directement au sol en soutien aux troupes du régime de Sanaa contre ce qui fait de plus en plus figure de relais iranien dans la péninsule arabique [14] . Pour le vice-premier ministre yéménite, Rashad Al-Aleimi, il ne fait aucun doute que la rébellion « houthiste » a « un agenda iranien ». Et de préciser : « Ce qu’elle veut, c’est se tailler un territoire entre les Saoudiens et nous, avec un accès à la mer, exactement comme le Hezbollah libanais » [15] . Le fait est que, après une semaine de raids aériens saoudiens, Téhéran a lancé le 10 novembre 2009, par la bouche de son ministre des affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, un avertissement faussement sibyllin à l’adresse de Riyad : « Ceux qui versent de l’huile sur le feu doivent savoir qu’ils ne seront pas épargnés par l’incendie » [16].
Selon un article paru le 14 octobre 2009 dans Al-Sharq Al-Awsat [17] (« Le Moyen-Orient »), le grand quotidien arabe publié à Londres, l’intensification de la lutte au Yémen entrerait dans le cadre d’un « plan » élaboré par la Force Al-Qods, au sein du Yaman Khosh Hal (« le Yémen heureux » en persan) [18] . Ce plan aurait été préparé depuis 2008, sous la supervision directe de Mohammad Ali Aziz Jafari, le principal commandant des Pasdarans [19] . Ce plan comprendrait notamment la formation des forces « Houthistes » à la guérilla urbaine et dans les zones montagneuses, la pose de charges explosives et l’« agit-prop » de la population d’obédience zaïdite. Sans compter l’achat de la loyauté des tribus ainsi que la tentative de liaison avec les « sécessionnistes » du Sud, afin accroître la pression de tous côtés sur le gouvernement central de Sanaa. Toujours selon l’article, le but ultime du plan Yaman Khosh hal consisterait à créer deux Etats. Dans le premier Etat serait consacré le rétablissement de l’« imamat » sous la houlette des « Houthistes » avec le soutien iranien. L’autre Etat serait régi par un pouvoir « sudiste », dirigé par un groupe de factions politiques qui seraient dans une situation de débiteurs vis-à-vis de Téhéran. L’ensemble devant permettre à l’Iran de mettre durablement un pied dans cette région d’Arabie du sud jouxtant la frontière saoudienne et située à quelques encablures du détroit du Bab-el-Mandeb, porte d’entrée du Golfe d’Aden, et disposer ainsi d’un moyen de pression sur un lieu hautement stratégique en plein sur la route du pétrole [20] .
Le recours par le président Saleh aux activistes d’Al-Qaïda contre les rebelles « houthistes » : le Yémen un Pakistan-bis au cœur de la péninsule arabique ?
Dès janvier 2008, un porte-parole d’Al-Qaïda au Yémen avait révélé que le gouvernement de Sanaa avait commencé à recruter quelques-uns de ses activistes pour combattre contre les « Houthistes » en échange d’une forme d’amnistie et ce, alors même que le Yémen du président Saleh a officiellement fait le choix stratégique, après le 11 septembre 2001, de l’alliance avec les Etats-Unis dans la « guerre contre le terrorisme ». C’est à partir de 2005 que le président Saleh a commencé à négocier ouvertement avec les djihadistes de la mouvance d’Al-Qaïda. Cette négociation aurait été menée courant 2006 par Saleh en personne assisté du puissant général Ghaleb al-Qimch, le chef de la Sécurité politique du Yémen. Le représentant des djihadistes aurait été un certain Rashad Mohammed Saeed (alias Abou al Feida pour son nom de guerre), une ancienne figure majeure d’al-Qaida et de son chef Oussama Ben Laden. En 2006, Saeed a présenté le Yémen comme « le meilleur pays » pour le traitement des activistes repentis. Une telle négociation entre Sanaa et al-Qaïda avait été rendue possible par la mise en place en 2002 du programme intitulé « Dialogue ». Ledit programme a cherché à obtenir l’assurance que les djihadistes ne lanceraient pas d’attaques terroristes au Yémen même. Le programme a perduré jusqu’en 2005 et a été décrit par certains de ses participants comme un programme d’amnistie accélérée [21]. Fort de ce qui ressemble fort à un deal, en janvier 2009, le président yéménite Ali Abdallah Saleh aurait demandé à son groupe de djihadistes « repentis » de se préparer pour des opérations offensives contre les ennemis de l’Etat. Pour ce faire, il aurait rencontré un certain Tariq al Fahdli, représentant de ces « repentis ». Al Fahdli se trouve être un ancien fidèle de Ben Laden et d’Al Qaïda. Mais il aussi le gendre du général de brigade Ali Mohsen al Ahmar [22], qui n’est autre que le demi-frère de Saleh et qui a mis en œuvre cette stratégie de reconversion des anciens djihadistes - qui avaient déjà servi comme supplétifs de Sanaa durant la guerre inter-yéménite de mai-juillet 1994 contre les « sudistes » stigmatisés alors comme des « opposants athées » du fait de leur passé « marxiste » - et qui sont de nouveau sollicités contre les « Houthistes » considérés comme des vulgaires « hérétiques » du seul fait qu’ils sont chiites [23]. Ces derniers sont souvent qualifiés de « Rafidites » [Rawafid en arabe (Rafida au singulier)], soit rejectionnists en anglais, un terme intraduisible en français (sinon par le terme de « réfractaires »), et généralement utilisé avec mépris pour désigner lesdits Chiites qui ont choisi de faire « sécession » (ridda) de l’obédience supposément orthodoxe sunnite.
Conclusion :
On en arrive à une situation pour le moins paradoxale : le régime de Sanaa aurait officieusement recours aux services des salafistes djihadistes proches d’Al-Qaïda [24], laquelle profiterait de la situation pour s’offrir un nouveau sanctuaire, en plus des zones tribales pakistanaises ; et cette stratégie serait mise en œuvre avec l’assentiment tacite de Riyad - qui exerce pourtant une répression impitoyable de ces mêmes djihadistes à l’intérieur du Royaume - au prétexte que, dans la hiérarchie des priorités, le danger de déstabilisation iranien via son soutien avéré à la rébellion zaïdite apparaîtrait désormais à l’Arabie saoudite encore plus important que celui d’une sanctuarisation d’Al-Qaïda dans son voisinage immédiat.
[1] Il existe au Yémen une minorité chiite dite zaïdite laquelle tire son nom de l’imam Zayd Ben Ali - un arrière-petit-fils d’Ali et donc un petit-fils de Hussein, qui tenta vainement vers 740 d’arracher le pouvoir aux Omeyyades de Damas avant d’être tué - qu’elle reconnaît comme le cinquième et dernier imam. Cette obédience chiite se trouve être majoritaire dans le Nord-Est du Yémen, mais minoritaire à l’échelle de l’ensemble du pays, à majorité sunnite.
[2] L’imamat zaïdite de Saada a de fait duré plus d’un millénaire entre 897 à 1962.
[3] Cf. Newyemen.net, 10 octobre 2009. Cité par The Middle East Media Resarch Institute (MEMRI), « Former Houthi Leader : Iran Funding, Training Houthi Rebels », 15 octobre 2009, (http://www.thememriblog.org/blog_personal/en/20943.htm).
[4] La Force Al-Qods est spécialement chargée des opérations à l’étranger.
[5] Contrairement au chiisme duodécimain, la doctrine politique zaydite rejette le concept d’« imam caché » (le Mahdi). C’est un personnage important de la croyance populaire islamique, figure messianique qui doit apparaître à la fin des temps. A ce moment, il est censé annoncer au monde corrompu l’avènement du règne de Dieu sur terre, car lui seul pourra vaincre l’armée du mal, prélude indispensable à la fin du monde et à la résurrection. La croyance au Mahdi est un thème central de l’islam chiite, surtout dans sa forme duodécimale : il est le douzième imam de la lignée directe du Prophète Muhammad et d’Ali, son gendre, qui n’est pas mort mais a « disparu » depuis 874 ou 878 dans les environs Samarra sise au cœur de l’actuel « triangle sunnite » en Irak et dont les Chiites attendent le retour comme « Messie » depuis qu’a été décrétée sa « grande occultation » en 941. « Imam caché », il doit précisément revenir en tant que Mahdi (littéralement « celui qui est guidé par Dieu ») pour instaurer le règne de la justice et du pur islam. La doctrine zaïdite est de fait fondée sur un leadership charismatique. En ce sens la théorie zaydite de l’imamat est beaucoup plus proche de la théorie sunnite du Califat (Khalifa) que des principes du chiisme majoritaire.
[6] Cf. Olivier Rogez, « Les Pasdarans iraniens en Erythrée », RFI, 7 mai 2009.
[7] Cf. « Yemen Seizes Iranian Weapons Ship », 27 octobre 2009,(http://www.thememriblog.org/blog_personal/en/21362.htm).. Les forces de sécurité yéménites enquêtent sur cinq ressortissants iraniens arrêtés le 26 octobre 2009 sur un bateau iranien transportant des armes sur la côte du Yémen, a rapporté le 3 novembre la chaîne al-Arabiya. La TV a également montré une photo du navire. Un cliché du Mahan-1 a été pris par la chaîne satellite au moment où les forces de sécurité yéménites fouillaient le navire après l’avoir arraisonné.
[8] L’Alliance démocratique d’Erythrée est une organisation qui parraine 13 mouvements d’oppositions érythréens.
[9] Les Pasdarans auraient installé depuis le début de l’année des batteries de missiles près du port d’Assab dans le cadre d’accords bilatéraux signés à Asmara (Erythrée). Les missiles de l’Iran chiite pourraient, s’ils étaient déployés, atteindre l’Arabie saoudite mais aussi Israël. La menace est suffisamment prise au sérieux pour que Tel-Aviv s’en alarme. L’Etat hébreu aurait fait savoir qu’il ne resterait pas sans réaction si les missiles étaient assemblés et déployés. Cf. Olivier Rogez, « Les Pasdarans iraniens en Erythrée », RFI, 7 mai 2009.
[10] Cf. MEMRI, « Un quotidien saoudien : L’Iran étend ses activités à la Mer rouge », Dépêches spéciales, n°2631, 4 novembre 2009.
[11] Cf. Ali Aballah Saleh, in « Talk to Al-Jazeera », 9 septembre 2009 (http://www.youtube.com/watch?v=82u9kVpAPoc).
[12] Cf. « Comment Riyad triomphe des Zaïdtes au Yémen », in Le Monde du renseignement, n°601, 17 septembre 2009.
[13] Cf. « Yemen War : Where US and Iran Jockey for Regional Primacy », in DEBKAfile Exclusive Analysis, 26 septembre 2009.
[14] Cf. « La rébellion zaïdite franchit la frontière », in Le Monde du renseignement, n°605, 12 novembre 2009.
[15] Cf. Gilles Paris, « Yémen : la guerre à la frontière saoudienne s’intensifie », in Le Monde, 10 novembre 2009, p. 5.
[16] Cf. James Hider, « Iran issues tacit warning to Saudi Arabia over attacks on rebels », in Times, 12 novembre 2009.
[17] Un quotidien publié à Londres qui se sous-titre lui-même « Le quotidien international des Arabes ». Il est contrôlé par la famille royale saoudienne. Il est édité par Saudi Research and Marketing Ltd., présidé par le Prince Salman, demi-frère du roi Abdallah.
[18] Cf. Hussein Shobokshi, « The Iranian Revolutionary Bazaar », in Al-Sharq Al-Awsat, 14 octobre 2009.
[19] Il s’agit d’un « dur » parmi les « durs » du régime. Il a remplacé le 2 septembre 2007, le général Rahim Safavi à la tête du corps des Pasdarans.
[20] C’est dans cette zone que transitent un quart du pétrole de la planète, mais aussi dix pour cent du commerce maritime mondial.
[21] Cf. Jane Novak, « Yemen strikes multifaceted deals with al-Qaeda », in Long War Journal, 11 février 2009, (http://www.longwarjournal.org/archives/2009/02/yemens_multifaceted.php#ixzz0QJbBmlJx). Ali Moshen al Ahmar se trouve justement être le responsable militaire de la région Nord dévastée par ce que qualifie pudiquement de « guerre de Saada ».
[22] Ali Moshen al Ahmar se trouve justement être le responsable militaire de la région Nord dévastée par ce que qualifie pudiquement de « guerre de Saada ».
[23] Cf. Janne Novak, « Yemen : New terror camps as a city falls to jihadists », in Long War Journal, 3 mars 2009 (http://www.longwarjournal.org/archives/2009/03/yemen_new_terror_cam.php#ixzz0QJbU8vPZ).
[24] Al-Qaïda aurait ouvert un nouveau camp d’entraînement dans la région d’Al Jaza, dans le district de Mudiyah relevant de la province méridionale d’Abyane. Le camp abriterait plus de 400 combattants locaux et étrangers. Yéménites, Saoudiens, et les Somaliens constitueraient la grande majorité des activistes. Ce camp aurait été établi avec l’aval de Sana, selon un rapport publié dans Saru Hamyir, Un site web yéménite d’informations en langue arabe. L’existence du camp a été confirmée par l’armée américaine et les responsables du renseignement. Cf. Bill Roggio, « Al Qaeda opens a new training camp in Yemen », in Long War Journal, 13 novembre 2009. (http://www.longwarjournal.org/archives/2009/11/al_qaeda_opens_new_t.php#ixzz0WpdfHhU4).