Les relations sino-suédoises

Les contacts de la Suède avec la Chine remontent au XVIe siècle et à la Compagnie suédoise des Indes orientales. La Suède a par ailleurs été le premier pays occidental à établir des relations diplomatiques avec la Chine dès 1950.
En 2006, une délégation suédoise a fait une visite officielle à la Chine, à laquelle une délégation chinoise a répondu l’année suivante. Grâce à un élargissement des contacts, à des échanges économiques et à des projets de coopération, la Suède s’efforce de soutenir l’émergence d’une société civile, ainsi que de renforcer la démocratisation et le respect des droits de l’homme.


Priorités générales en matière de politique étrangère

La coopération internationale est l’une des pierres angulaires de la politique suédoise. Dans ce contexte, la coopération avec l’UE et les pays scandinaves constitue deux domaines prioritaires. C’est la raison pour laquelle la politique suédoise relative à la Chine est appréhendée dans une perspective européenne.
Pour des raisons géopolitiques, l’évolution de la Russie sera toujours d’une grande importance pour la politique suédoise.
La Suède est un fervent partisan du libre-échange et de la coopération économique internationale : « Le monde a besoin de plus de libre-échange, pas le contraire. »
La question climatique, en prévision du sommet de Copenhague, fait partie des grandes priorités. À cela s’ajoute la crise financière. Ces dossiers sont en premier lieu traités dans le cadre de la présidence suédoise de l’UE, et l’on espère que le sommet organisé avec la Chine notamment portera son fruit.
La politique de développement, c’est-à-dire les questions d’aide au développement, doit être marquée par l’efficacité et la cohérence, et doit avant tout viser à améliorer les conditions de vie des populations pauvres.
Les droits de la femme ont une grande importance notamment en ce qui concerne l’égalité entre les sexes ainsi que la santé sexuelle et de reproduction des femmes.
Le droit international, et notamment la question de l’intégrité territoriale, ainsi que les droits de l’homme, y compris la liberté d’opinion, sont des éléments fondamentaux de la politique suédoise.
Les Nations Unies jouent un rôle important et doivent subir des réformes. Il importe tout particulièrement de créer les conditions permettant de mettre en œuvre des opérations de plus en plus complexes et d’appliquer la résolution 1325.
Le terrorisme constitue une menace sérieuse et doit avant tout être affronté par le biais de la coopération au sein de l’UE.
Le risque de prolifération des armes de destruction massive constitue également l’une des plus grandes menaces. Le TNP doit être renforcé et les puissances nucléaires doivent s’efforcer de réduire leur arsenal. Il faut résoudre le problème du programme nucléaire de l’Iran de manière pacifique.
De manière générale, la Suède ne croit pas une politique de démonstration de force. L’isolement économique et le boycott sont en règle générale une stratégie inefficace. L’engagement et la coopération internationale constituent des moyens beaucoup plus efficaces de provoquer des changements.


Géostratégie

La commission suédoise de la défense (l’équivalent de la commission française sur le livre blanc) n’effectue aucune analyse du rôle géopolitique de la Chine ou, par exemple, de l’influence croissance de la Chine en Afrique. Elle se contente de constater que : « les Etats-Unis sont dans l’ensemble la seule superpuissance, mais l’évolution de la Chine, de l’Inde, de la Russie et de l’Europe en particulier a des répercussions sur l’équilibre des puissances au niveau mondial. »


Questions relatives aux échanges économiques

Depuis 2003, la Chine est le principal partenaire commercial de la Suède en Asie. Aussi bien les exportations que les importations ont sensiblement augmenté jusqu’au premier semestre 2008 inclus. Les activités suédoises en Chine, de même que les investissements, augmentent considérablement. Les technologies vertes de la Suède et les activités relatives à la santé ont un potentiel particulièrement important. Les investissements de la Chine s’accroissent aussi considérablement, et ils représentent à l’heure actuelle la majeure partie des investissements étrangers en Suède.
En 2008, la Suède a exporté des marchandises vers la Chine pour un montant total de 2,5 milliards €, ce qui correspond à 2,2 % des exportations totales – et cette part est en augmentation.
Les importations se montaient à 4,5 milliards €, ce qui correspond à 4,3 % des importations totales – cette part est également en augmentation.
La Suède ne partage pas la position de la France qui consisterait à mettre en place des droits de douane spéciaux pour les pays qui ne satisfont pas aux objectifs climatiques.


Aide au développement

Le gouvernement suédois a cette année adopté une nouvelle stratégie pour une coopération sélective avec la Chine. Elle sera valable jusqu’en 2013 et se traduit par une allocation de 5 millions d’euros par an. La coopération vise les questions relatives aux droits de l’homme et à l’environnement. La Suède espère ainsi parvenir à améliorer les conditions de vie d’une grande partie de la population. La stratégie souligne l’importance de la coopération entre les entreprises, les autorités, les communes, ainsi que les universités suédoises et chinoises.


Questions relatives aux droits de l’homme

La politique suédoise est fondée sur le concept de critique constructive et, le cas échéant, d’encouragements aux progrès.
La Suède critique souvent la Chine pour ses insuffisances en matière de démocratie et son faible respect pour les droits de l’homme. L’absence de sécurité juridique, la pratique de la peine de mort ainsi que les atteintes à la liberté d’expression, de religion et d’association sont souvent pointées du doigt par la Suède et par l’UE.
Dans le même temps, on constate des améliorations, comme le premier plan d’action national de la Chine pour les droits de l’homme.
Pour que des progrès soient réalisés dans ces domaines, il est important que le développement économique de la Chine ne soit pas entravé, mais au contraire intégré à la coopération internationale.
L’institut Raoul Wallenberg de Lund joue un rôle important dans ce contexte, et réalise actuellement un programme triennal (2008-2010) axé sur le soutien aux institutions et sur l’éducation en matière de droits de l’homme.
Le droits de l’homme en Chine est un sujet souvent évoqué par les membres du parlement quand ils posent des questions au gouvernement.


L’intégrité territoriale de la Chine

- Le Tibet

La Suède respecte l’intégrité territoriale de la Chine, dont le Tibet fait partie intégrante. En revanche, la Suède s’inquiète, au Tibet comme sur l’ensemble du territoire chinois, des défaillances en matière de respect des droits de l’homme.
Le Dalaï Lama s’est à plusieurs reprises rendu en Suède, sa dernière visite remontant à 2005 où il n’était pas reçu par le gouvernement. Il faut noter que le prix Nobel de la paix, ce qu’il a reçu en 1989, est décerne par un comité norvégien.

- Les Ouighours

La Suède s’inquiète de la situation dans le Xinjiang et regrette le nombre important de victimes suite aux troubles. Cependant, ni la Suède ni l’UE ne soutiennent les mouvements sécessionnistes en Chine. Il est néanmoins important de parvenir à une résolution pacifique des problèmes ainsi que de respecter les droits de l’homme, y compris le respect de la liberté d’expression, de réunion et d’association.


Divers

Il est arrivé que la Chine exprime ses opinions sur la manière dont les tribunaux et autorités suédois devraient agir dans certains cas. Il y a eu en 2008, par exemple, des pressions politiques quant au traitement d’un Ouighour qui a demandé asile en Suède. Dans ces cas, le gouvernement suédois a souligné que les autorités et les tribunaux agissent exclusivement conformément au droit suédois et qu’un ministre ne peut avoir d’influence en la matière.
Les lauréats de prix Nobel sont, sauf pour le prix de paix, désignés par les Académies royales. Elles sont des institutions privées où le gouvernement n’a pas d’influence du tout.