La France et la Grande-Bretagne conduiront la composante aérienne de la future Force de réponse de l’OTAN

StrategieEuropeOTANPESD

La France sera la première nation à fournir la future composante aérienne de la Force de réponse de l’OTAN (FRO), ayant été choisie comme nation responsable en alternance, tous les six mois, avec la Royal Air Force britannique. Ce nouveau modèle interallié a été détaillé par le général Jean-Patrick Gaviard, chef de corps de la CDAOA (Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes) des Forces aériennes françaises. Conçue comme une réponse interalliée et conjointe aux menaces du 21ème siècle, la FRO est une nouvelle composante de l’OTAN créée au cours du sommet de Prague en novembre 2002. Elle est en charge des missions suivantes : le sauvetage d’otages, les missions de maintien de paix, les embargos, les crises humanitaires, les opérations anti-terroristes et les opérations de dissuasion par supériorité des forces.

Les forces aériennes françaises furent particulièrement remarquées pour leur capacité de déploiement, dans le même temps, d’un JFACC (Joint Force Air Command Component) capable de recevoir un CCOA-D (centre de conduite des opérations aériennes déployé) et d’une BSVIA (Base Aérienne de Soutien Interarmées Projetable). Oeuvrant sur le SCOOA (EADS) et le Stradivarius (Thalès), des systèmes d’opérations aériennes pour la partie française, ces composants - pour un total possible de 6 425 militaires - peuvent aussi constituer une Force initiale d’entrée pour les conflits de haute intensité qui devront supporter 600 à 1 000 sorties par jour. Les avantages d’une telle base de projection ont été montrés au cours de nombreuses opérations, telles que Entebbe pour l’Opération européenne Artémis, à Skopje et Manas.

Les précédents exercices à large échelle ont pleinement participé aux préparatifs, comme la « Cooperative Key » (conduite en 2002 à la base aérienne de l’OTAN à Saint-Diziez), l’« Odax » (2000,2001) ou l’« Opera » (2003) : ces opérations ont en effet constitué des occasions pour entraîner les soldats internationaux à faire face à une campagne aérienne et à se familiariser aux procédures de test et aux systèmes C4I. Par ailleurs, la France peut fournir les bases militaires clés de ses départements et territoires d’Outre-mer (Réunion, Guyane, par exemple) ou ses bases en Afrique (notamment Djibouti). Enfin, l’opération des Forces alliés au Kosovo en 1999 a pu apporter une vision sérieuse à la France et à la Grande-Bretagne pour ce nouveau rôle au sein de l’OTAN et de l’Europe.

En termes de moyens aériens, la France fournira 24% des avions de combat (18% fournis par la Grande-Bretagne), 27% du support aérien dont deux AWACS (15% pour la RAF), 27% du « Combat Support Service » (20% pour la GB). Au sein du futur CCOA de l’OTAN, la RAF britannique et l’aviation militaire française travailleront conjointement dans six cellules distinctes. En conséquence, la France remplira le rôle de nation responsable avec son CCOA-D et se chargera aussi de l’exécution avec son Mirage 2000D pour les missions offensives, tout particulièrement à l’aide des missiles de croisières Scalp et Apache (MBDA) et à ses PGM à capacité nocturne. Dans le cadre la future FRO, le navire de commandement USS Mount Whtiney (qui sera transféré de la quatrième à la sixième flotte de l’US Navy) recevra le Centre de commandement opérationnel de la FRO, l’espace nécessaire étant spécialement prévu pour l’OTAN.
Dans les forces armées aériennes françaises, les efforts seront engagés en direction des systèmes d’information et de communications, mais aussi en faveur des communications par satellite. De la même façon, un plus grand nombre d’avions de combat seront équipés du Link16 afin de donner à l’équipage de l’aéronef une vision complète de la situation tactique ; un pas pour une architecture NEC. Capable de gérer de 200 à 250 vols par jour, le CCOA-D de l’aviation de combat française sera capable d’atteindre les 600 vols par jour en 2006. Lors de la présentation, le général Gaviard insista aussi sur « la nécessité pour les forces d’être inter opérantes au sein des standards de l’OTAN afin d’obtenir la crédibilité nécessaire pour les opérations qui peuvent être décidées par l’Union européenne ». Actuellement, la France et la Grande-Bretagne, ensemble, représentent environ 50% des forces militaires de la nouvelle Union à 25 (en volume) et la France, de son côté, détient une force nucléaire et des moyens de renseignement spatial. L’exercice EOLO prévu pour octobre 2004 dans le sud de la France constituera un rendez-vous crucial pour la mise en œuvre de la composante aérienne de la Force de réponse de l’OTAN.

https://www.traditionrolex.com/15