Revue de presse, semaine du 11 au 18 octobre

Proliferation

Les deux principales informations de la semaine concernent les nouveaux mouvements au sein de la coalition édifiée par les États-Unis pour la mise en œuvre de leur Missile Defense et le lancement test d’un nouveau missile pakistanais.

D’après une dépêche Reuters rapportée dans l’hebdomadaire Independent on Sunday, le Premier ministre Tony Blair aurait secrètement accepté de laisser les États-Unis installer des éléments de leur système de défense antimissile sur le sol britannique. Tony Blair aurait en effet donné son accord au Department of Defense américain pour la mise en place de missiles intercepteurs au cœur de la base la Royal Air Force à Fyingdales. Néanmoins, le ministre britannique de la défense a nié ces allégations en déclarant que : « la Grande-Bretagne n’a pas encore décider si nous avions besoin de notre propre défense antimissile. Il s’agit d’une décision pour le futur, lorsque le système américain aura évolué ». L’Independent on Sunday rapporta par ailleurs que cet accord aurait été conclu après un meeting américano-britannique en mai dernier au cours duquel Londres aurait demandé à Washington de ne pas faire de déclarations officielles sur le sujet avant les élections au Royaume-Uni (mai 2005).
Un autre proche allié de Washington, le Japon, semble s’impliquer davantage dans la défense antimissile. En effet, le gouvernement Japonais a révélé que le pays était sur le point de développer certains composants pour les missiles intercepteurs en coopération avec les États-Unis. D’après le journal Japan Today, la recherche conjointe couvre actuellement quatre domaines : les senseurs à infrarouges destinés à la détection et au suivi des missiles en vol, les boucliers haute-perfomance dont la charge est de protéger les têtes des intercepteurs du frottement atmosphérique, les unités de propulsion des secondes fusées et, enfin, la réalisation des têtes cinétiques elles-mêmes. Toutefois, pour pouvoir procéder à ce type de transfert de technologies, l’administration du Premier ministre Junichiro Koizumi devra contourner ou revoir en profondeur les interdictions historiques adoptées par le Japon sur l’exportation de technologies sensibles.

De l’autre côté de l’Asie, l’agence Associated Press a rapporté que le Pakistan avait testé un nouveau missile Ghauri V dont la portée est désormais de 1 500 kilomètres, et donc à même d’atteindre la majeure partie des villes indiennes. Cependant, un porte-parole de l’armée pakistanaise a déclaré que ce lancement test était destiné à « valider les paramètres du modèle » et « ne signifiait en aucun cas quoi que soit à qui que ce soit ». En effet, l’Inde et les autres voisins du Pakistan avaient été avertis de ce dernier test.
Par ailleurs, selon l’Hindustan Times, les États-Unis aurait offert à l’Inde d’acheter le système américain antimissile Patriot dans le but de mettre en place un « Partenariat Stratégique » entre les deux pays. À ce propos, des sources ont rapporté qu’un tel accord préparerait un futur engagement indien auprès de Washington, dans un cadre élargi, sur la défense antimissile américaine.